Je me rappelle combien, au début de ma carrière professionnelle comme journaliste, je me demandais « mais comment aborder tous ces gens que je ne connais pas ? », de conférences de presse en réceptions. « Comment créer une relation qui soit attirante sans les importuner ? »
Si vous ne vous êtes jamais senti embarrassé de ne pas savoir quoi dire lors d’un premier contact, passez votre chemin… À moins que vous aussi, vous vouliez savoir comment créer instantanément une relation de qualité.
Le secret tient en une formule simple comme bonjour : parlez aux gens de ce qui les intéresse le plus, eux-mêmes.
Cela nous sommes nombreux à le savoir, au moins intuitivement.
Mais comment leur parler et de quoi exactement ?
Une façon de s’intéresser à l’autre c’est bien sûr de poser des questions (et que faites-vous ? d’où venez-vous ? qu’est-ce qui vous intéresse ?) mais cela peut vite tourner à l’interrogatoire… et, à part avec les plus narcissiques de vos interlocuteurs, à un moment vous ne pourrez plus vous contenter de laisser votre interlocuteur faire tous les frais de la conversation.
C’est là qu’intervient une technique simple qu’efficace : observer et valider les revendications de vos interlocuteurs, c’est vous offrir la possibilité en quelques mots, de :
- montrer votre intérêt à leur égard,
- témoigner de votre perspicacité,
- vous rapprocher émotionnellement.
Mais de quoi parle-t-on exactement ici ?
Eh bien, il s’agit d’une technique – enseignée dans le module “les essentiels” de la formation de communication hypnotique – à la fois simple, efficace, et au carrefour de notions telles que la ratification, la validation, le yes set et le cold reading (promis, bientôt des articles sur tous ces sujets).
Observez tout simplement les gens autour de vous. Comment sont-ils habillés, coiffés ? Comment se tiennent-ils ? Quelles émotions ressentent-ils ? Bref : que vous montrent-ils d’eux-mêmes ? Que revendiquent-ils ?
J’écris cet article dans un TGV qui me conduit vers Paris.
Non loin de moi, un homme, vêtements sombres, barbe de 3 jours poivre et sel, cheveux ébouriffés, sweat à capuche sous une veste de marque, chaussures montantes, jean étroit, ordinateur d’une marque à l’image associée à de grands créateurs…
Tout le portrait d’un quadra bientôt quinqua, soucieux de paraître jeune et indépendant.
Revendications : je suis autonome, ma personnalité est affirmée, je ne rentre pas dans une case.
Je me veux artiste, intellectuel ou freelance…
Si je voulais aborder cet homme, je pourrais bien sûr prendre un air mi-chaleureux, mi-détaché… sous-titre : « tu m’intéresses, mais pas trop quand même, moi aussi je suis autonome ».
Puis, à un moment ou un autre des débuts de l’échange, j’évoquerais des valeurs comme la liberté, l’affirmation de soi, le fun, la technologie, la créativité …
Ce serait déjà un pas pour aller vers la rencontre.
Mais je pourrais aussi me demander : pourquoi revendiquer ces traits de personnalité, ces valeurs, si je les possède autant que je le souhaite ? Si je suis vraiment libre, cool, séduisant… ai-je besoin de l’affirmer par mon attitude ?
Eh bien… j’ai aussi entre quarante et cinquante ans. Je veux rester jeune et séduisant. Mon métier n’est pas forcément si valorisant ni si original que je le souhaiterais. Mon look me donne un genre. Le sentiment d’être celui que je voudrais.
On le voit, les revendications révèlent aussi en creux des besoins et des préoccupations.
Ainsi, par exemple :
Quelqu’un de très rigide peut nous parler indirectement de sa peur du chaos, de son insécurité et de son besoin de contrôle.
Quelqu’un de très musclé, peut nous parler de son besoin de séduction, de sécurité physique ou de performance.
Un bijou ou un accessoire chez une femme révèle très souvent un trait de personnalité.
Quelqu’un de non conformiste peut nous communiquer, par ses actes comme par son apparence, son besoin de liberté ou de reconnaissance.
Si j’allais aborder l’homme du train dont je parlais ci-dessus – dans le but de créer une relation professionnelle par exemple – je le féliciterai sans doute sur la sobriété de son look (peut être en lui demandant des renseignements sur ses chaussures montantes, assez usagées, qu’il doit donc porter souvent et font probablement partie du personnage), sur l’énergie que demande de voyager fréquemment, ou sur un de ses choix d’équipement en gadgets informatiques… bref, je commencerais par reconnaitre l’identité sociale qu’il revendique.
Sans doute aussi poserais-je quelques questions pour ne pas trop me fourvoyer
Mais assez rapidement, je pourrais aussi parler de mon âge, du temps qui passe, de mes préoccupations (de la monotonie, de la banalité, de l’âge…) et de mon besoin d’autonomie , de liberté, de créativité.
En résumé, j’aurais reconnu chez l’autre tout ce qu’il affiche et revendique, et revendiqué pour moi les mêmes besoins et valeurs.
Messages : Je t’ai vu, donc tu m’intéresses. J’apprécie ce que tu donnes à voir. Je suis comme toi.
En quelques phrases, la glace serait ainsi rompue et une certaine proximité sociale et personnelle établie.
Évidemment, le procédé, très efficace, appelle à quelques réserves : se sentir ainsi lu et dévoilé peut aussi mettre dans l’inconfort, être vécu comme une intrusion et susciter du rejet. Mieux vaut être progressif dans l’approche et attentif à tous signaux non verbaux de stress qui pourraient se manifester (mouvements de retrait, tension musculaire, autocontacts…).
Mais n’importe quel détail (livre, magazine, accessoire, tenue, posture, coiffure…) vous dévoilera des informations précieuses sur votre interlocuteur… et nous aimons tous rencontrer des gens qui nous ressemblent et partagent des notions qui nous sont essentielles
Testez… et, si vous le souhaitez revenez poster vos retours d’expérience et questions éventuelles ici.
Et rappelez-vous : on peut toujours faire illusion un certain temps, mais sincérité, intégrité et respect des besoins d’autrui restent les meilleures garanties de relations saines et durables.
Au fait, et vous, si vous vous regardiez dans un miroir maintenant, qu’identifieriez-vous comme revendication ?