Savoir Déjouer les Effets Pervers de l’Engagement

Communication Hypnotique - Savoir Reconnaitre les Effets Pervers de l Engagement
Communication Hypnotique - Savoir Reconnaitre les Effets Pervers de l Engagement

Le Biais d’Engagement est notre désir quasi obsessionnel d’être (ou de sembler être) consistant avec ce que nous avons déjà fait – Robert Cialdini

L’engagement a certainement son importance dans notre vie : s’engager dans des projets, dans son travail ou encore dans des relations personnelles anime la plupart d’entre nous au quotidien. Cet engagement a toutefois un effet pervers, à un niveau personnel mais aussi en management, en politique et économie.

Le Biais d’Engagement : Quelques Exemples

Pensez à la guerre du Vietnam ou plus récemment celle en Irak. Les Etats-Unis ont justifié le fait de continuer ces guerres par l’investissement déjà effectué : l’argent, le temps et plus tristement les vies humaines. Bush disait par exemple en 2005 que 2 000 vies américaines avaient été perdues et que la guerre devait donc continuer.

Les organisations de vente pyramidale exploitent ce biais allègrement. Plus une personne investit de l’argent dans cette fraude, plus ils tentent de rationaliser leur comportement en se trouvant des excuses. « Dans quelques jours cela va marcher, j’ai déjà investi 4 000 euros, qu’est ce que 500 euros de plus ? » etc.

Les joueurs de poker ou de casino se ruinent aussi souvent à cause du biais d’engagement : plus un joueur perd, plus il se dit que sa chance va tourner, et plus il continue de s’enfoncer dans sa perte.

Dans les relations personnelles, où les années passées avec quelqu’un deviennent une raison pour maintenir un mariage malheureux, ou même excuser des abus et des violences.

Plus simplement encore : vous attendez à un arrêt de bus depuis quelques minutes mais vous vous dites sans arrêt que vous auriez plus vite fait à pied, mais comme vous avez déjà attendu, une partie de vous se dit que le bus devrait arriver…et 45 minutes plus tard vous êtes encore là à attendre.

Comment reconnaître lorsque nous sommes pris par ce biais et comment en sortir ?

L’Exemple d’Intel : Sortir de l’Effet Pervers de l’Engagement

En 1985, Andrew Grove et Gordon Moore, justifiaient par les années d’investissement passées le fait de continuer d’investir dans le marché des composants mémoires submergé par les produits de haute qualité à prix imbattables des Japonais : et Intel risquait la ruine.

Au cours d’une discussion Gordon Moore se retourna vers Andrew Grove et lui demanda : « Si nous étions renvoyés et qu’un nouveau PDG arrivait, que ferait-il ? » et Andrew Grove répondit sans hésitation : « Il nous dirait de sortir du marché des composants mémoire ».

Ils écoutèrent cette réponse instinctive qui les mena au marché des microprocesseurs qui a fait d’Intel une des plus grandes success story du business aux Etats-Unis.

Andrew Grove raconte dans ses mémoires qu’un des secrets pour éviter d’être manipulé ou de se laisser biaiser par l’effet d’engagement est de régulièrement se poser cette question :

Si j’arrivais juste au milieu de la discussion et qu’on me donnait le choix de participer au projet ou de passer mon chemin, que choisirai-je ?

Si la réponse à cette question est « je passerai mon chemin », c’est que vous êtes certainement biaisé par l’engagement.

C’est notre système de rationalisation, notre recherche de sens permanent qui peut nous enfermer dans le biais d’engagement, en sortir demande de savoir accepter une certaine attitude :

La meilleure stratégie pour gérer les pensées biaisées qui peuvent résulter de nos biais cognitifs est de prendre conscience des choses et de les observer pour ce qu’elles sont, et non pas pour ce qu’elles semblent être. Vous devez être préparés à accepter que vos premières impressions étaient fausses.

La peur de l’échec, la peur d’admettre ses erreurs, la peur de perdre du temps, de l’argent sont souvent de bonnes raisons pour continuer dans une direction faussée et coûteuse, le biais d’engagement est en effet très souvent relié à l’aversion à la perte.

Les personnes capables de dépasser leurs peurs et le regard de l’autre en acceptant l’échec et leurs erreurs dégagent souvent une certaine invulnérabilité, une solidité, une confiance inébranlable, ce qui les rend souvent hypnotiques…

Savez-vous dépasser vos peurs et remettre en cause vos décisions et engagements passés pour vous assurer de faire les meilleurs choix ? Comment faites-vous ? Laissez vos réponses dans les commentaires !

 

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Laurent Bertin
Laurent Bertin a commencé l'Hypnose en 2001 et a mis à profit ces outils pendant près de 10 ans dans son métier de Directeur Informatique jusqu'à franchir le pas et devenir praticien en hypnose et formateur. Aujourd'hui co-directeur de l'ARCHE, il co-anime la formation d'Hypnose Conversationnelle avec Jean Dupré et développe une approche stratégique de l'accompagnement au travers de son blog Hypnoscient.fr et de sa formation "Vision Stratégique du Praticien". Il est spécialisé dans les connaissances des fonctionnements humains, notamment des biais cognitifs et des outils de conversationnelle Cabinet Hypnose Lyon
Laurent Bertin

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8 Commentaires

  • otsoa dit :

    Deux coquilles, « en sortir de demande de savoir accepter une certaine attitude », « Vous devez être préparés à accepter que vous premières impressions étaient fausses. » Sinon bonne idée d’article.

  • otsoa dit :

    Pour résumer, le plus dur parfois ce n’est pas de s’engager, mais de renoncer. Les signaux sont souvent clair, l’ennui, la stagnation, la perte de la « passion » de l’amusement…tout ce qui nous fait nous sentir vivant.

  • Espoir dit :

    Une révélation… Pour moi l’engagement est presque une valeur en soi, et j’ai beaucoup de mal à me dire que si mon bonheur est lié au dépassement de cet engagement, je dois savoir lâcher prise et avancer… Mais aujourd’hui, j’ai compris quelque chose. Je laisse la graine germer, et quand elle se sera épanouie, je m’autoriserai à l’être également.
    Merci

  • Marc dit :

    Moi ce qui m’inquiète, ce sont les gens qui ont peur de s’engager, dans le travail comme dans la vie privée. Le fait de vouloir rompre un engagement est quelque chose de fort, qui doit être mûrement réfléchi car cela laisse souvent des traces durables …

    Les gens ont de plus en plus tendance à vouloir rompre un engagement dans la seconde, sans avoir à en donner le motif, et à passer rapidement à autre chose : c’est « L’insoutenable légèreté de l’être » version 2015.

    Par exemple, lors du débat sur la récente Loi Macron issue d’une vision « libérale » de la société, certains ont milité pour un assouplissement du droit du travail, pour permettre à un employeur de rompre un contrat de travail sans avoir à se justifier.

    L’effet pervers de cette peur de l’engagement peut être le manque d’implication et de vision. Finalement est-ce que ce n’est pas le signe d’un manque de confiance en soi ?

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